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Notre-Dame de Fooz : la grande histoire d'une petite statue
     
 
À la fin du 16e siècle, il est probable qu'un dévot, un ermite ou un paysan a fait l'acquisition, à un marchand ambulant, d'une statuette de la Vierge à l'Enfant, provenant de Rhénanie. Il l'a fixée au creux d'un bel arbre à la croisée d'un chemin, en bordure de l'ancienne route de Namur à Saint Gérard (actuellement avenue de la Vecquée). La dévotion à la Vierge y fut sans doute importante, car les offrandes dont elle a été l'objet permirent la construction en 1696 d'une chapelle pour l'abriter.

En 1708, Jacques Ferdinand Lideman, baron de Nevelstein, gouverneur de la province de Namur pour le roi Charles II, fit construire, pour loger le chapelain, une demeure de belle allure qui est parvenue jusqu'à nous. Ce bâtiment classé, agrandi par la suite en ferme, est visible près du carrefour de l'avenue de la Vecquée et de la rue Marcel Leconte. La chapelle n'existe plus, et l'on ne peut qu'imaginer, voyant la maison du chapelain, qu'elle devait avoir de vastes proportions.

Un autre gouverneur de Namur, Maximilien, Prince Électeur de Bavière, se prit d'affection pour notre petite Notre-Dame et fit agrandir en 1713 l'espace où l'on pouvait se rassembler pour des pèlerinages. À partir d'éléments matériels, on peut imaginer la ferveur de l'époque. Le chapelain pouvait célébrer la messe chaque jour, y compris les dimanches et jours de fête, plusieurs fois aux fêtes mariales. Il disposait d'un aide laïc " à temps plein " et les collectes étaient assez importantes pour que l'évêché exige de contrôler les comptes chaque trimestre !

À la Révolution Française, la chapelle fut complètement détruite. Des mains charitables ont mis la statuette en lieu sûr jusqu'au rétablissement de la liberté de culte. Nous la retrouvons en 1800 dans la chapelle de Fooz et en 1848, dans sa nouvelle église, à la garde de l'Abbé Joseph Lesuisse, premier curé de Fooz, dont on a gardé un si grand souvenir.

 
Vers les années 1920, le vocable " Notre-Dame de Fooz " a remplacé celui de " Notre-Dame au Bois ". La statuette originale fut probablement perdue ou volée. Mais il semble certain que la statuette actuelle de N.D. de Fooz ressemble beaucoup à l'original : haute d'une vingtaine de centimètres, montée sur un petit socle, elle porte l'enfant Jésus. Elle est couronnée ; ses habits sont majestueusement drapés. Curieusement, c'est une ressemblance avec la statuette de N.D. de Foy (près de Dinant) qui fait penser à une fidélité à l'original car l'une et l'autre proviendraient des mêmes lieux et de la même époque (Rhénanie, fin 16e, début 17e). À Fooz, de longs cheveux remplacent le voile.

Sous le double vocable de Notre-Dame au Bois et Notre-Dame de Fooz la dévotion notre petite Madone dura donc près de 400 ans. Les ex-voto (expressions de reconnaissance pour une grâce obtenue) rassemblés sur un mur de l'église et datant des années 1930 en témoignent. On sait aussi que des reproductions en cuivre exécutées à l'école d'art de Maredsous et des cartes postales la représentant étaient vendues à cette époque dans des magasins de Fooz et de Namur. Jusqu'au départ de l'abbé Adelin Leemans (en 1956) la procession du 15 août en l'honneur de Notre-Dame de l'Assomption se terminait par un salut solennel clôturé lui-même par un cantique dont le refrain implorait la protection de Notre-Dame en ces termes:
" À toi nos cœurs, Notre-Dame de Fooz , À toi nos cœurs, garde-nous des fléaux ".

Le mot " fléaux " rappelait les deux guerres qui avaient frappé notre pays, avec leur cortège de malheurs, déportations, emprisonnements, disette et ravitaillement difficile et rationné.

(Résumé d'un article de M. Jules Smiets).